J’écoute en ce moment une série audio sur la 1re guerre mondial. C’est une série fascinante de Dan Carlin sur son podcast Hardcore History. Il introduit l’influence de Karl Marx (mort en 1883) et du mouvement communiste en 1917 (via Vladimir Lenin).
En réalité, il suggère que Karl Marx serait probablement horrifié par le mouvement communiste qui s’en est suivi dans le monde. De manière très très sommaire, Karl Marx avait constaté l’oppression du peuple dans les pays capitalistes durant les années 1800, ou une petite partie du monde profitait des classes ouvrières à outrance. Il a donc élaboré une idée politique mettant de l’avant une redistribution du pouvoir et des richesses au peuple.
Karl Marx propose une vision du monde ou il n’y a plus de luttes entres les classes sociales. Il fallait éliminer le capitalisme (à l’époque très peu encadré et souvent considéré « sauvage ») pour éviter que les riches bourgeois continus de profiter de manière exagérée des travailleurs, dans plusieurs cas en offrant des conditions de travail dangereuses et malsaines. Le traitement des mineurs et des employés industriels des années 1800 est bien documenté – les conditions étaient horribles au nom des profits.
Pour Marx, la religion, l’art et la culture étaient des instruments de l’état au service des riches bourgeois, afin de fournir au peuple des « bonheurs illusoires » pour convaincre ce dernier de rester docile dans un système qui l’utilise. Il appelait cela « l’opium du peuple ».
La mise en œuvre des idées de Karl Marx (après son décès) sous Lenin en Russie (1918+) et par la suite Staline et plusieurs autres chefs d’états de différents pays a plutôt mis de l’avant une différente oppression par une élite politique…reflétant très peu ce que Karl Marx avait en tête. Les organisations politiques ont donc instrumentalisé plusieurs de ses idées et les ont gérées selon leurs visions – avec souvent beaucoup d’incohérences eu égard aux idées originales.
Sans pour autant prétendre que Karl Marx et Jésus sont des frères jumeaux, il me semble toutefois qu’il existe un parallèle intéressant sur certains points. Même si Jésus aussi semblait avoir des mots durs envers la religion, ce n’est pas cet angle que j’aimerais regarder.
Dans les dernières années, le « contesté » Rob Bell (pasteur évangélique) a déjà indiqué que selon lui, si Jésus pouvait commenter ce que la religion chrétienne est devenue en 2020+, il serait lui aussi surpris et surement scandalisé de ce que plusieurs organisations chrétiennes ont fait avec son message depuis 2000 ans.
Sans penser comme Rob Bell sur tous les sujets…j’ai trouvé sa réflexion intéressante; elle s’apparente au constat que Dan Carlin fait de Karl Marx. Il faut penser qu’il y a eu plusieurs dérapages des églises chrétiennes dans l’histoire du monde.
Jésus aussi était interpellé par les injustices et le malheur de l’humanité. Par ceux qui étaient marginalisé, qui souffrent, qui sont jugés et qui sont manipulés par la religion de l’époque. Encore aujourd’hui, on peut se poser la question si Jésus serait surpris de la manière dont nous considérons notre prochain dans l’exercice de notre foi, ceux qui sont différents, ceux qui peine à vivre des vies « rangés », qui contiennent moins facilement leurs émotions, etc. Sommes-nous aimant, emphatique, cherchons-nous les fruits de l’esprit? Est-ce que c’est cela qui caractérise le chrétien de 2022? Sommes-nous connus et reconnus pour l’amour que nous avons les uns pour les autres ou pour le jugement de notre prochain et les pratiques religieuses que nous avons adoptées et que nous voulons « implanter » dans nos sociétés modernes.
Je sais qu’en se posant ces questions, on peut avoir l’impression de remettre des choses en doute et de se perdre. Beaucoup de nous avons grandi dans une tradition théologique plutôt systématisée avec nombreuses réponses « claires ». Plusieurs de nos parents ont quitté un environnement encadré (catholique) pour rejoindre un autre environnement chrétien légèrement moins encadré (évangélique). Même si ça donne un peu le vertige au début, il est bien pour moi de me retrouver moins « encabanner » dans mon chemin de foi. Je me rassure en lisant les évangiles…Jésus semblait aussi à l’extérieure des balises traditionnelles.
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